Qu’est-ce que la taxe carbone en France ? (attention informations datées de septembre 2021, et les politiques fiscales peuvent évoluer au fil du temps).
La taxe carbone, également appelée la “Contribution Climat-Énergie” (CCE) en France, est une mesure fiscale visant à encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en taxant les énergies fossiles en fonction de leur contenu en carbone. L’objectif principal de cette taxe est de dissuader les émissions de CO2 en rendant les énergies fossiles plus coûteuses, tout en encourageant les citoyens et les entreprises à adopter des sources d’énergie plus propres et à réduire leur empreinte carbone.
Voici quelques éléments clés de la taxe carbone en France :
- Taxation des énergies fossiles : La taxe carbone cible principalement les énergies fossiles, telles que le charbon, le pétrole et le gaz naturel, qui sont des sources majeures d’émissions de CO2. Ces énergies étaient taxées en fonction de la quantité de carbone émise lors de leur combustion.
- Application aux secteurs industriels et aux particuliers : La taxe carbone s’applique à la fois aux secteurs industriels et aux ménages. Les entreprises sont tenues de payer la taxe sur leurs émissions de GES liées à leur consommation d’énergie, tandis que les particuliers supportent la taxe indirectement via le coût de l’énergie et des produits de consommation.
- Objectif climatique : La taxe carbone a pour objectif de contribuer à la réduction des émissions de GES en France, conformément aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Elle fait partie d’un ensemble de mesures visant à atténuer le changement climatique et à favoriser la transition vers une économie bas-carbone.
- Évolution des taux et des exemptions : Les taux de la taxe carbone peuvent évoluer d’une année à l’autre pour encourager une réduction progressive des émissions. Certaines industries bénéficient d’exemptions ou de réductions tarifaires pour ne pas compromettre leur compétitivité internationale.
Il est important de noter que la taxe carbone en France a fait l’objet de débats politiques et de contestations, en particulier lorsqu’elle a entraîné des hausses significatives des prix de l’énergie pour les consommateurs. Les gouvernements successifs ont ajusté cette taxe en réponse à ces préoccupations.
Pour obtenir des informations actualisées sur la taxe carbone en France.
La fiscalité carbone en France
En 2014, dans un contexte où la France se fixe des objectifs ambitieux de réduction des émissions de GES, une composante carbone de 7 €/tonne de CO2 a été introduite, sans augmentation des taux, au sein de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), ainsi qu’au sein de la Taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN) et la Taxe intérieure de consommation sur le charbon (TICC). Elle concerne les particuliers comme les professionnels.
Le niveau de la composante carbone a ensuite été relevé à 14,50 €/tonne de CO2 en 2015, à 22 €/tonne de CO2 en 2016 et 30,5 €/tonne de CO2 en 2017.
Pour la mise en place de la composante carbone, le gouvernement s’est appuyé sur les travaux et les recommandations de mars 2013 du comité pour la fiscalité écologique (auquel a succédé le comité pour l’économie verte). Ce comité a lui-même pu bénéficier de travaux réalisés antérieurement avec en particulier les conclusions de la mission présidée par Michel Rocard (juillet 2009) et la synthèse des études réalisée par l’Ademe et le ministère en charge de l’Environnement (juin 2009).
Les réductions d’émissions de CO2 attendues dans le cadre de cette mesure sont estimées, à l’horizon 2017, à 1 million de tonnes dans le transport routier et à 2 millions de tonnes dans le bâtiment, qui sont les deux principaux secteurs concernés par la mesure.
L’article premier de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte trace une trajectoire croissante de la composante carbone jusqu’en 2030 : « le Gouvernement se fixe pour objectif, pour la composante carbone intégrée aux tarifs des taxes intérieures sur la consommation des produits énergétiques […] d’atteindre une valeur de la tonne carbone de 30,50 € en 2017, 39 € en 2018, 47,5 € en 2019, 56 € en 2020 et 100 € en 2030. ».
Ces valeurs sont basées sur la valeur tutélaire du carbone établie par le Centre d’analyse stratégique (mission présidée par Alain Quinet, 2008).
Dans le cadre d’un système de basculement fiscal, ceci correspond à une volonté de donner une indication indispensable pour qu’un prix du carbone clair, robuste, efficient permette d’orienter les investissements et de renforcer la compétitivité économique des entreprises.
Le tableau ci-dessous présente les évolutions des taxes intérieures pour quelques produits énergétiques entre 2013 et 2017 suite à l’introduction de la composante carbone et aux autres mesures adoptées dont le rattrapage de la fiscalité entre l’essence et le gazole.
2013 | 2014 (1er avril) | 2015 | 2016 | 2017 | |
Gaz naturel (€/MWh PCS) – ménages – professionnels | exemption 1,19 | 1,27 1,27 | 2,64 2,64 | 4,34 4,34 | 4,88 5,88 |
Charbon (€/MWh) | 1,19 | 2,29 | 4,75 | 7,21 | 9,99 |
Gazole (c€/l) Essence E5 (c€/l) Essence E10 (c€/l) Fioul domestique (c€/l) Fioul lourd (c€/kg) | 42,84 60,69 60,69 5,66 1,85 | 42,84 60,69 60,69 5,66 2,19 | 46,82 62,41 62,41 7,64 4,43 | 49,81 64,12 62,12 9,63 6,88 | 53,07 65,07 63,07 11,89 9,54 |
Lors de l’introduction de la composante carbone, des dispositions ont été prévues pour préserver la compétitivité des entreprises grandes consommatrices d’énergie (au sens de la directive 2003/96/CE) et relevant du système européen de quotas EU-ETS, afin d’éviter une double taxation.
Lorsque les activités de ces entreprises sont soumises au régime des quotas, elles restent soumises aux taxes en vigueur au 31 décembre 2013. Lorsque les activités de ces entreprises ne sont pas soumises au régime des quotas en raison de leur taille, elles restent soumises aux taxes en vigueur au 31 décembre 2014 à condition de figurer dans la liste des activités exposées à un risque important de fuite de carbone établie par la décision 2014/746/UE de la Commission européenne.
À quoi servent les revenus de la composante carbone en France ?
Les recettes liées à l’introduction de la composante carbone au sein de la fiscalité de l’énergie sont estimées à 0,3 Md€ en 2014, 2,3 Mds€ en 2015 et 3,8 Mds€ en 2016. En 2016, les recettes ont contribué, à hauteur de 3 Mds€, au financement du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
À compter de 2017, une part des recettes de la composante carbone (1,7 Mds € en 2017) sera affectée au compte d’affectation spécial pour la transition énergétique, contribuant ainsi au financement des énergies renouvelables.
Au regard des mesures de redistribution mises en place, ce verdissement de la fiscalité de l’énergie devrait avoir des effets positifs sur l’activité et l’emploi, contribuer à réduire la dépendance au pétrole et améliorer la balance commerciale. Il favorise la croissance de filières liées à la transition énergétique et la réalisation d’économies par les ménages et les entreprises en incitant à une amélioration de l’efficacité énergétique.
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